Le lundi 31 janvier est la journée nationale pour l’éradication de la maladie du sommeil la République démocratique du Congo (RDC). L’Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers travaille depuis longtemps sur les maladies tropicales négligées (MTN), dont la maladie du sommeil. La feuille de route de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les MTN vise à interrompre la transmission entre l’humain et la mouche tsé-tsé d’ici 2030. Pour cet horizon, la Belgique et la fondation Bill et Melinda Gates ambitionnent, avec l’IMT et ses partenaires congolais, d’éradiquer la maladie du sommeil dans le monde.
Depuis plus de 100 ans, l’IMT met son expertise scientifique au service de la lutte contre la maladie du sommeil, considérée comme mortelle. Alors que le nombre de cas était très faible dans les années 60, la République démocratique du Congo (RDC) a connu une nouvelle recrudescence de la maladie du sommeil. En 1998, à la suite d’une suspension temporaire de l’aide étrangère, le nombre de contaminations a augmenté pour atteindre un pic de plus de 26 000 cas signalés. Un nombre qui, selon une estimation de l’OMS, est en réalité dix fois plus élevé. En réponse à cette situation, la Belgique a de nouveau pris les devants dans la lutte contre la maladie du sommeil, avec le soutien de la fondation Bill et Melinda Gates.
Du contrôle de la maladie à son éradication
En 2020 fut atteint l’objectif de contrôler la maladie du sommeil, considérée comme enjeu de santé publique. Cela signifie qu’aujourd’hui, la maladie du sommeil touche moins d’un habitant sur dix mille. À présent, l’IMT et ses partenaires congolais tentent de relever un nouveau défi : interrompre d’ici 2030 la transmission entre l’homme et la mouche tsé-tsé, vecteur de la maladie. Ce qui revient à éradiquer la maladie du sommeil, ambition qui n’a été atteinte que pour quelques maladies.
Pour y parvenir, une approche plus ciblée, adaptée au contexte, est nécessaire. Cette approche se concentre sur les anciens foyers d’infection et les zones difficiles d’accès. Outre les équipes mobiles, nous misons sur le diagnostic et le traitement en première ligne : les patients sont soumis à un test de dépistage de la maladie du sommeil lors d’une visite chez des prestataires de soins locaux.
Nouveau médicament contre la maladie du sommeil
L’année 2024 marquera un tournant dans le traitement de la maladie du sommeil. Avec l’arrivée attendue d’un nouveau médicament : l’acoziborole, qui ne nécessitera qu’une seule prise et entraînera peu d’effets secondaires. Si les études de sécurité en cours confirment que ce traitement peut également être administré aux personnes susceptibles d’avoir contracté la maladie du sommeil, nous passerons d’une situation de sous-traitement à une situation de sur-traitement. Ce médicament nous permettrait donc d’effectuer un grand pas en avant vers l’éradication de la maladie du sommeil.
Même sans l’acoziborole, l’objectif visant à éradiquer la maladie du sommeil en RDC est réalisable, même si cela nécessitera plus de temps et de moyens.