Tests antigéniques en pharmacie: une mauvaise idée pour les médecins biologistes cliniques

Mediplanet/Pharmaplanet
06/11/2020 – 12:41

Proposer les tests antigéniques rapides dans les pharmacies est une mauvaise idée, estime jeudi l’Union professionnelle belge des médecins spécialistes en biopathologie médicale (UPBMSBM). Pour les médecins biologistes cliniques, réaliser des tests de détection rapide du coronavirus dans les officines est “contre-indiqué”, car il est nécessaire d’avoir un environnement sécurisé et une connexion à l’infrastructure informatique adéquate.

Parmi les autres raisons évoquées par l’UPBMSBM, il y a le fait qu’il n’existe “pas encore de stratégie de test claire en matière de tests rapides antigéniques par rapport aux normes standard des tests PCR et q ue la qualité de certains tests rapides est sous-optimale”. Les représentants des médecins biologistes cliniques soulignent également que les tests rapides antigéniques connaissent un taux important de faux négatifs qui doivent être confirmés par un test PCR.

Par ailleurs, le chronométrage du prélèvement après un contact à risque est crucial et doit être supervisé par un médecin, pointe encore l’Union.

L’UPBMSBM conclut en affirmant que “les intentions des pharmaciens d’officine peuvent être assimilées à de la pratique illégale de la médecine, en l’occurrence, de la spécialité de la biologie clinique”.

Les tests antigéniques rapides déployés dans les hôpitaux et centres de triage

06/11/2020 – 12:36

Les tests antigéniques rapides par écouvillon, donnant un résultat fiable en 15 à 20 minutes, sont désormais intégrés dans la politique belge de dépistage du nouveau coronavirus, indique jeudi soir le commissariat du gouvernement fédéral à la lutte contre le Covid-19. Ils seront en priorité utilisés dans les hôpitaux, centres de triage et cabinets médicaux pour tester les personnes souffrant de symptômes du Covid-19.

Les premières livraisons de tests antigéniques rapides “ont maintenant eu lieu”, souligne le commissariat dans un communiqué. Tout hôpital qui en dispose déjà peut désormais les utiliser sur des personnes présentant des symptômes du Covid-19. Les autres pourront commencer dès qu’ils seront livrés.

Les centres de triage et de prélèvement d’échantillons en seront pourvus fin novembre.

“Compte tenu des quantités de tests antigéniques dont dispose le gouvernement, des critères de sélection seront établis à court terme pour déterminer quels hôpitaux, centres de triage et de prélèvement d’échantillons et cabinets de médecins généralistes disposeront en premier de ce type de tests”, précise le commissariat dans un communiqué. “Dans les prochains jours, les aspects logistiques seront précisés afin de permettre également le suivi des contacts via ce type de tests.”

Les tests antigéniques rapides pourront également être utilisés lorsqu’un foyer se déclare au sein de collectivités – autres que les établissements de soins – sur les personnes aussi bien symptomatiques qu’asymptomatiques. “Et ce afin d’assurer la continuité des activités et des services”, par exemple auprès de la police, des pompiers, dans les écoles ou dans des entreprises.

“Actuellement, il est uniquement recommandé d’utiliser les tests antigéniques rapides dans les collectivités présentant un profil de risque faible, c’est-à-dire pas encore dans les maisons de repos ou les institutions de soins pour lesquels les tests PCR restent la référence.”

La capacité des tests PCR continue par ailleurs d’être augmentée, avec 72.000 tests par jour actuellement. En janvier, plus de 110.000 tests quotidiens devraient être réalisés. Malgré cette hausse, le gouvernement a dû adapter sa politique de testing, ne permettant plus aux contacts à haut risque asymptomatiques de se faire dépister.

L’intégration des tests antigéniques doit “permettre de réduire légèrement la pression sur la capacité de tests PCR”. L’augmentation des tests et le déploiement des tests antigéniques devraient permettre de dépister des “groupes-cibles spécifiques” et de “parvenir, autant que possible, à une adéquation entre l’offre et la demande”.

“À l’avenir, ces tests permettront également de trouver un meilleur équilibre entre le contrôle de l’épidémie, la sauvegarde des libertés et la continuité des activités économiques”, espère le commissariat.